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blogotta

20 janvier 2008

Panne sèche

C'est toujours un peu la même chose, on se dit que ça doit pas être bien sorcier, y a qu'à se détendre, respirer un bon coup et tout le reste va suivre ... et qu'on va bien réussir à le remplir ce stupide petit cadre avec écrit au dessus "nouveau message", appuyer sur "poster et publier" et mettre à jour son blog. Parce que, mine de rien, on a beau crier sur tous les toits que l'internet va tuer l'écriture, prophétie auto-réalisatrice quand on survole certains blogs d'adolescents post-pubères, il a plutôt réveillé chez moi l'angoisse de Mallarmé - le talent en moins - devant la feuille blanche. Pourtant, je persiste à défaut de signer. Car finalement, ces quelques lignes offertes en pâture à la terre entière ou plus de façon plus réaliste au vide intersidéral, c'est quand même un bon moyen pour s'obliger à se retourner sur soi-même, à se poser, se soupeser à défaut de s'imposer. Et, à en juger par les quatre millions et quelques de messages déjà postés chez cet hébergeur, nous sommes un certain nombre à nous essayer au même exercice. Tiens peut-être même que les instituteurs de notre enfance seraient fiers de nous.
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15 janvier 2008

Ian Curtis ou le coup de la corde à linge

Va falloir s’y faire, la notion de nouveauté est relative en ces temps d’hyper-présidence (merci Plénen), d’hyperconsommation de contraction du temps et des idées. Même pas le temps de penser voir un film ou lire un bouquin, qu’il est déjà sorti des écrans et des librairies. Bon ok, il y a la toile et c’est heureux. Ma dernière découverte cinématographique est le film d’Anton Corbjin, en souvenir de Joy Div, Control. Hormis, le fait que je trouve le titre plat et marketoche, le reste est plutôt séduisant. La photo en premier lieu, pas de surprise puisque c’est le métier de Corbijn. Il n’empêche les cadrages sont soignés, le noir et blanc intelligemment mis en lumière. Sans jamais y avoir mis les pieds, ça cadre avec l’image et l’ambiance que j’imagine être celle de Manchester l’ouvrière à la fin des seventies. Entre grisaille, froid et petits matins glauques, bref pas super sex. Pas évident dans tout cela de cultiver l’optimisme. Et pourtant, une fois sur scène tout cela est effacé par une énergie vitale, qui est davantage que celle du désespoir. A trois décennies de distance, un gamin, Sam Riley/Ian Curtis, aiguillé par un sentiment d’urgence, devient mari, père, compositeur, chanteur et suicidé en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. A peine 8 années. Histoire d’une course contre le temps, celui-ci que lui laisse une sckyzophrénie évolutive, en forme de fuite en avant. J’aime particulièrement le rendu de la fragilité du personnage, son dilemme intérieur, son incapacité à choisir entre ses deux amours. Quelque chose entre le sacrifice et l’envie, à 1000 lieues du mythe du guitar hero. Et ce même si, Corbijn se base principalement sur le livre de Déborah Curtis, l’épouse, sans véritable contrepoint narratif. On en ressort tout de même des mélodies rauques plein la tête avec l’envie de se précipiter son mp3 et de se repasser Closer, Unknow pleasures ou substance. Pari gagné donc.
6 janvier 2008

Nuit de Valognes ou de Varennes ?

Pas facile de s’attaquer à un mythe, surtout après Molière ou Mozart. Eric-Emmanuel Schmidt s’y essaya pourtant il y a une quinzaine d’années de cela avec Don Juan, pièce qui fut recrée en septembre dernier au théâtre Sylvia Montfort. Plus fort peut-être, monter une pièce dans un lieu qui n’a de théâtre que le nom et dont la physionomie générale évoque davantage un hangar coiffé d’un bizarre chapeau en tôle, pas même ondulée. Que retenir de ce Don Juan, qui vivait ses dernières représentations, après un parcours plus qu’honorable ? Une belle intention d’abord, celle de faire juger le séducteur par quelques-unes de ses soit disant victimes au cours d’un procès largement improvisé. Occasion d’un théâtre à voix multiples, entrelacées, servi par des dialogues au ton juste, au verbe clair et précis. J’aime particulièrement, en référence à ses conquêtes aussitôt déliassées, Don Juan pérorant : « le général gagne les batailles, les brancardiers ramassent les blessées ». Soit, mais l’innovation est que Don Juan qui totalise, selon Sganarelle, 2065 conquêtes féminines, réussit pour la première fois à étancher sa soif légendaire. Certes, mais auprès d’un grand gaillard, largement imbibé. En un mot comme en cent, Don Juan est un crypto gay, qui fait son outting au chevet de son amant qu’il vient de tuer en duel (très bien chorégraphié d’ailleurs) à l’insu de son plein gré. Jusque là pas de problème, en tant que progressiste social démocrate, je n’y trouve rien à redire. Seulement c’est la fin de la pièce qui me pose question. Après cette révélation, la fin de la pièce se délite gentiment, chacun des protagonistes y allant de son monologue avant de quitter la scène. Et puis... plus rien ou presque. Ah si, le très bon bar du théâtre qui en plus de prix très raisonnables nous gratifie de bonnes quiches maison.
29 décembre 2007

Italia uber alles

Rien de tel que la gastronomie pour rassembler les peuples croyez-vous ? Pas sûr si l’on en croit la vision très très italienne du "ristorante L’Europa». Voilà un bon moyen de réduire le nombre de membres de L’union. DSC00634
29 décembre 2007

Na tuzziela e cafe

La plupart des troquets de Naples sont grands comme ou une deux boîtes à chaussures mises côte à côte. Idem pour le café qui y est servi, généralement dans des tasses de 3 centilitres maximum. Comme le patron a horreur de faire crédit, et que certains de ses clients doivent courir plus vite que lui, il est indispensable de payer avant de consommer. En ce lieu, l’usage du dialecte napolitain est à la fois la fierté culturelle et l’objet de la raillerie du reste de l’Italie, surtout les deux tiers situés plus au Nord. Fort utile, lorsque entre ragazzi, on commente l’air ahuri des touristes, parle football ou de la silhouette de telle ou telle passante. Il en va un peu différemment dans l’établissement le plus grand de la via N., disposant d’une terrasse, d’une tente chauffée et de plusieurs jeux pour enfants (il n’y a pas de petits profits). Selon les saisons, au fond de la terrasse ou dans la petite salle intérieure trônent une petite dizaine de «permanents». En entrant j’ai failli leur demander un autographe tant ils ressemblaient trait pour trait à leurs cousins Soprano. La bedaine avenante, les mains comme des battoirs et le pif façon Lucien Bodard. Plus prosaïquement, on les reconnaît assez facilement, ce sont les seuls à continuer à fumer dans le bar, alors que l’Italie a banni avec succès depuis deux années la cigarette des lieux publics.
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28 décembre 2007

La FIAC s’installe à Naples

Ici la vie est un spectacle et l’art contemporain s’affiche sans complexe dans chaque ruelle de ce qu’il faut bien appeler un énorme happening. L’argent de la Camorra, qui instrumentalise la grève, a définitivement une odeur. DSC00632 DSC00513 DSC00547
23 décembre 2007

Sulfureuse Pozzuoli

A quelques kilomètres de Naples, la ville de Pozzuoli – cité portuaire et estivale plutôt chic – possède un patrimoine archéologique de premier ordre. On y compte un amphithéâtre parmi les plus grands et les mieux conservés d’Italie. A quelques mètres du port, les belles colonnes du temple de Sérapis, en réalité un marché, trônent les pieds dans l’eau. DSC00638 . La terre a ici la facheuse habitude de monter et de descendre au gré de ses humeurs et de l’activité sismique. Ce phénomène, le bradysme est particulièrement impressionnant, les mouvements du sol pouvant atteindre dans la durée plusieurs mètres. En dépit de cet aspect débonnaire, Pozzuoli sent le souffre. Elle abrite en effet, la Solfatara, un volcan au cratère effondré. Réparties un peu partout sur ce qui ressemble fort à un terrain vague de petites fumées sulfurées s’échappent du sol ou des amas épars de pierres. DSC00620 Cet endroit, aussi peu accueillant qu’une entrée de métro parisien aux heures de pointe, représentait pour les romains les bouches de l’enfer. DSC00611 Il fut plus tard réputé pour les vertus curatives de la source naturelle qui y fait surface. Clou du spectacle une brèche qui rejette à peu près la même quantité de fumée qu’une usine de traitement des ordures fonctionnant à plein régime – j’exagère un peu, mais bon ! Au final, une légère envie de vomir, due à l’odeur d’œufs pourris largement compensée par la certitude d’avoir offert à mes bronches une cure de jouvence express.
20 décembre 2007

Fantômes et choux farcis

Puzzle de Woody Allen « La vie c’est l’ensemble des chemins qu’on n’a pas pris ». Déchiré entre Amour et soif de réussite et de transmission, il s’est égaré sur les chemins de la colère, enfermé dans le remords, hissé le chantage émotionnel au rang d’unique mode d’action. Il y a du pathos, bien sûr, mais aussi du Chronos dans ce personnage moins granitique qu’il n’y paraît de prime abord. Ce qui prouve, si besoin était, que les mères juives ne sont pas systématiquement les plus possessives. Vingt après lui, Hédi, son fils unique, se retrouve confronté à ce même choix, auquel il apportera une réponse définitive, à défaut d'être morale. Autour de cet axe majeur, d’autres personnages - une femme, une fille, une belle-fille et un beau frère –prennent place en périphérie de cette relation étouffante, entropique. La mise en scène inventive, tournoyante rompt constamment avec l’unicité de temps et de lieux, donnant souffle et nervosité à ce récit à l’intrigue quelque peu classique. On dirait même convenu si Woody Allen n’en était pas l’auteur. La prestation de Michel Aumont, surclasse les celle des autres acteurs pourtant fort honorables. Il fait résonner ce texte d’une justesse inégalée, souvent au bord de la cassure feinte ou réelle.
19 décembre 2007

L’ami américain

Pierre, sur nommé Rachid en raison de son ascendance ibérique et de son teint particulièrement mat est éleveur de son état, il est même un spécialiste en lapins. Pourtant ce soir là, notre Rachid vint, bien qu’avec quelque retard, nous rendre visite en provenance de Pittsburgh ou il fait actuellement fortune dans une MNC où comble de l’horreur, il s’impose de partir du bureau à 17.00 "sharp", normal vu que toute façon ils coupent le chauffage et éteignent les lumières. Comme quoi les 35 heures ont de l’avenir, même au pays du bushisme agonisant. De notre dîner, il convient de retenir une excellente recette de blanquette de veau préparée par votre serviteur, façon Guy Martin. Autre fait notable, une moyenne de consommation assez honorable d’une bouteille et demie par personne, déduction faite d’un ou deux verres d’Henri Bardouin - son concurrent Pernod Riqueur étant réservé à ceux qui ont définitivement décidé d’abréger leur chemin de croix en ce bas monde en privilégiant la cirrhose comme mode de suicide. Pour avoir connu Pierre en des temps beaucoup plus troublés, je n’ai pu que me réjouir de le savoir dîner deux fois par semaine avec ses enfants et son épouse ou le suivre sur son blog à la pêche au « blue fish», sorte de thon local, façon Hémingway. Toujours est-il que cette vie made in USA, format XL, me pousserait plutôt à croire en la rédemption façon Koka Kola, avec bulles mais sans sucre.
17 décembre 2007

Théâtre et Prozac

Afin de me libérer l’esprit du formidable effort mental requis lors de mon rendez-vous avec mon Cro Magnon, j’aurais sans doute du reserver pour la 145 000 ème de Boeing Boeing, succès ô combien mérité du théâtre de boulevard pour retraités provinciaux en goguette. Las, mon choix c’était porté sur l’une des valeurs phares de l’édition germano-pratine, belle guelle, bel âge, belle plume.. « si votre plumage se rapporte à votre ramage vous êtes l’hôte de ces bois ». On allait bien avoir. « L’autre » dans la mise en scène de son propre auteur, puisque c’est de Florian Zeller dont il s’agit, avait en effet tout pour plaire au crypto BOBO que je suis. Mise en scène très Armani, avec clairs obscurs (tiens, tiens), images vidéo noir et blanc, esthétisme très début du XXIème et acteurs échappés des pages fashion de GQ ou de l’Officiel. Cela sans compter une musique minimaliste de Christophe susurrée par Sara Forestier. Après quelques minutes pendant lesquelles les acteurs prennent leurs marques et acquièrent plus de justesse dans le phrasé, cette esthétique du désespoir, remplit fort honorablement son office : nous confronter au vide sidéral de nos existences écartelées entre banalité de nos maux et espoir halluciné d‘un autre ici et maintenant, réinventé rien que pour deux. Mission bien évidemment impossible qui se fracasse sur la pesanteur d'un jour qui succède à l’autre. Parmi les beaux mots, j’aime bien « personne n’est responsable de rien » ou encore d’elle à lui : « Je vais t’épargner ce que je pense des homes en général. Je crois même, parce que je suis clémente, que je vais t’épargner ce que je pense de toi en particulier ». Emballé c’est pesé. Et après on s’étonne que ça finisse à peu près aussi bien qu’Oradour sur Glane, avec heureusement avec moins de victimes.
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