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blogotta
17 décembre 2007

Théâtre et Prozac

Afin de me libérer l’esprit du formidable effort mental requis lors de mon rendez-vous avec mon Cro Magnon, j’aurais sans doute du reserver pour la 145 000 ème de Boeing Boeing, succès ô combien mérité du théâtre de boulevard pour retraités provinciaux en goguette. Las, mon choix c’était porté sur l’une des valeurs phares de l’édition germano-pratine, belle guelle, bel âge, belle plume.. « si votre plumage se rapporte à votre ramage vous êtes l’hôte de ces bois ». On allait bien avoir. « L’autre » dans la mise en scène de son propre auteur, puisque c’est de Florian Zeller dont il s’agit, avait en effet tout pour plaire au crypto BOBO que je suis. Mise en scène très Armani, avec clairs obscurs (tiens, tiens), images vidéo noir et blanc, esthétisme très début du XXIème et acteurs échappés des pages fashion de GQ ou de l’Officiel. Cela sans compter une musique minimaliste de Christophe susurrée par Sara Forestier. Après quelques minutes pendant lesquelles les acteurs prennent leurs marques et acquièrent plus de justesse dans le phrasé, cette esthétique du désespoir, remplit fort honorablement son office : nous confronter au vide sidéral de nos existences écartelées entre banalité de nos maux et espoir halluciné d‘un autre ici et maintenant, réinventé rien que pour deux. Mission bien évidemment impossible qui se fracasse sur la pesanteur d'un jour qui succède à l’autre. Parmi les beaux mots, j’aime bien « personne n’est responsable de rien » ou encore d’elle à lui : « Je vais t’épargner ce que je pense des homes en général. Je crois même, parce que je suis clémente, que je vais t’épargner ce que je pense de toi en particulier ». Emballé c’est pesé. Et après on s’étonne que ça finisse à peu près aussi bien qu’Oradour sur Glane, avec heureusement avec moins de victimes.
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